¿Quién se interesa en una cÔscara seca?
Y el viento, que levanta el polvo rosƔceo, gris y canela de la llanura, choca contra las agrestes pencas del nopal que se elevan poco a poco, escalonadamente, hacia el cielo. La tierra se desmorona a su paso y todo a su alrededor tiene sed.
Cristina Rivera Garza, AutobiografĆa del Algodón
Sentir la calma. Mirarla. Pensar las texturas. Tocarlas. O por lo menos desear poder hacerlo. En eso pienso mientras veo las fotografĆas que forman parte del proyecto OrgĆ”nico, de Martha GutiĆ©rrez. Un proyecto que invita a pensar (y contemplar) lo que aparentemente no es interesante. Lo cotidiano.
OrgƔnico no sucede al azar. La autora que, al salir calle, se posiciona como una especie de testigo de lo que sucede a su alrededor, no interviene. Observa y detiene el tiempo. Pero en este proyecto todo es diferente. Cada movimiento (de su cuerpo y de su ojo) cuenta.
En OrgĆ”nico toma el control: prepara el espacio, el escenario, coloca sus elementos, dirige la luz. Un poco como lo ha hecho con su vida misma. A partir de tomar la cĆ”mara. Cambiar de paĆs. Mudarse. Romper el molde. Es fiel a sĆ misma.
Una cĆ”scara seca. Moho. Virutas de lĆ”piz. Algunas raĆces. Una planta. QuizĆ”s. No necesito saber. Es una invitación a contemplar. Despojando a la fotografĆa de toda sensación de realidad. OtorgĆ”ndole libertad. Y calma. Calma para el ojo, para el cuerpo, para la mente. Encontrar en cada imagen un espacio para permanecer. En su presencia.
Carol EspĆndola OCTUBRE/2020
Qui se soucie d'Ʃpluchures sƩchƩes ?
Et le vent, qui soulève la poussière rosée, grise et cannelle de la plaine, frappe les tiges rugueuses du nopal qui s'élèvent progressivement, pas à pas, vers le ciel. La terre s'effrite dans son sillage et tout ce qui l'entoure a soif.
Cristina Rivera Garza, AutobiografĆa del Algodón
Sentir le calme. Le regarder. Penser les textures. Les toucher. Ou du moins, souhaiter pouvoir le faire. C'est à cela que je pense en regardant les photographies du projet Organique, de Martha Gutiérrez. Un projet qui fait réfléchir (et contempler) ce qui est apparemment inintéressant. Le quotidien.
Organique nāest pas le fruit du hasard. Lorsqu'elle sort dans la rue, lāauteure se positionne en tĆ©moin de ce qui se passe autour dāelle et n'intervient pas. Elle observe et arrĆŖte le temps. Mais dans ce projet, tout est diffĆ©rent. Chaque mouvement (de son corps et de son Åil) compte. Dans Organique, elle prend le contrĆ“le : elle prĆ©pare l'espace, la scĆØne, elle place ses Ć©lĆ©ments, dirige la lumiĆØre. Un peu comme elle lāa fait avec sa propre vie. DĆØs quāelle a mis la main sur un appareil photo. Changer de pays. Bouger. Sortir du moule. Elle reste fidĆØle Ć elle-mĆŖme.
Ćpluchures sĆ©chĆ©es. Moisissures. Copeaux de crayon. Quelques racines. Une plante. Peut-ĆŖtre. Je nāai pas besoin de savoir. C'est une invitation Ć la contemplation. DĆ©pouiller la photographie de tout sens de rĆ©alitĆ©. En lui donnant la libertĆ©. Et le calme. Le calme pour l'Åil, pour le corps, pour l'esprit. Trouver dans chaque image un espace pour y rester. En sa prĆ©sence.
Carol EspĆndola, octobre 2020
Cette sĆ©rie de photographies fait partie de lāexposition ARTY SHOW NeuchĆ¢tel, Edition 2020